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Le hip-hop s’impose comme un incontournable de la culture lilloise

Le hip-hop s’impose comme un incontournable de la culture lilloise

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Battles de hip-hop en plein air, démonstrations de chorégraphies devant un public toujours plus nombreux à la Grand’Place ou vidéos de danseurs sur Instagram : vous l’avez sûrement remarqué, un bouillonnement culturel prend possession de Lille et des Hauts-de-France depuis quelques années autour de cette danse. Une jeune génération de danseurs talentueux lutte et coopère pour faire de Lille une place forte de la discipline en France.

Impossible de se balader dans le Vieux-Lille ou dans le centre sans assister à une démonstration de danse urbaine. Vous trouvez ces artistes talentueux ? C’est tout à fait vrai ! Aujourd’hui, les danseurs lillois sont reconnus au plus haut niveau. Pour s’en convaincre, inutile de chercher bien loin. Pas plus tard que cet été, Matt, un danseur de house du Nord, a réalisé des performances remarquées au Summer Dance Forever d’Amsterdam, l’un des plus grands battles du monde. Au-delà de ce phénomène médiatique, c’est toute la scène lilloise qui connaît une grande progression : amateurs ou professionnels, jeunes ou plus âgés.

Etymologiquement « se débrouiller pour aller de l’avant« , le hip-hop apparaît au sein des gangs du Bronx dans les années 1970. L’objectif est de transformer la misère et la frustration en quelque chose de constructif. Plusieurs disciplines en découlent : le rap, le graffiti et donc la danse hip-hop. Cependant, cette danse hip-hop n’est pas homogène et plusieurs styles bien distincts s’y côtoient comme la house, le break-dance ou encore le popping. En 1984, H.I.P H.O.P, une émission télévisée de TF1, popularise la danse hip-hop auprès du public français. Chaque dimanche après-midi, les téléspectateurs apprennent un nouveau pas de danse et peuvent admirer des danseurs confirmés lors de battles, phénomène alors inconnu en France. Cette émission a inspiré toute une génération de danseurs.

Coopérer pour mieux exister : l’ambition d’Omnizone

À Lille, le Cratère, situé en contrebas de la place de la République, devient dès 1984 un espace d’échange, d’entraînement et de compétition pour les adeptes de hip-hop. Mais, au fil des années, ce lieu a petit à petit été laissé à l’abandon. Omnizone, un collectif de danseurs récemment créé, cherche à redonner au Cratère sa gloire et son animation passée. En avril et mai 2022, le groupe y a organisé des battles, auxquels plusieurs centaines de curieux ont assisté.

Plus qu’un simple organisateur de battles occasionnels, Omnizone cherche à devenir une structure de coopération entre les danseurs du Nord. « On veut créer une force, une dynamique entre les danseurs », explique Zen, coordinateur d’Omnizone. Pour lui, c’est ce sens du collectif, au cœur des valeurs du hip-hop, qui doit permettre à Lille d’organiser chaque année de meilleurs évènements et d’attirer les meilleurs danseurs. C’est également une excellente occasion de populariser la danse urbaine auprès des plus jeunes. « Quand un jeune voit un spectacle qui l’impressionne, ça le marque toute sa vie« , rappelle Zen. Au-delà de la simple pratique de la danse, Omnizone cherche également à promouvoir la culture urbaine auprès du grand public.

« La plupart de mes amis je les ai rencontrés à la danse »

Dennis, un jeune danseur de break-dance de 17 ans a ainsi pu se présenter face au public et se tester contre d’autres danseurs lors du battle d’Omnizone en avril. Le hip-hop, qu’il a commencé dès 9 ans, occupe désormais une place majeure dans sa vie. Pour rien au monde il ne renoncerait à la danse, tant cette pratique lui a apporté. « Ça m’aide à me dépenser, à me sentir bien dans mon corps et à prendre confiance en moi« , explique-t-il. Lors de ses premiers battles à 14 ans, il avoue avoir été impressionné, « un peu stressé », mais aujourd’hui il se sent suffisamment à l’aise pour performer devant un public de plusieurs centaines de personnes.

Au-delà de cet apprentissage sur soi, le hip-hop a aussi été pour lui une formidable aventure humaine. Lors de ses entraînements au Cratère ou au Quartier Libre près de la Citadelle, il a pu rencontrer de nombreux danseurs. Avec eux, il a appris de nouveaux mouvements, a participé à des battles et a tissé des liens forts. « La plupart de mes amis, je les ai rencontrés à la danse« , confie Dennis. Aujourd’hui en licence de danse à l’université de Pont-de-Bois, Dennis entend bien continuer à « faire vivre le monde du hip-hop à Lille » et anime bénévolement chaque mardi soir un groupe de break-dance à Villeneuve-d’Ascq. Toutefois, il ne cache pas son rêve : devenir plus tard chorégraphe.

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