Législatives. Un tour des Flandres à vélo, la campagne atypique d’Emilie Ducourant
À quelques jours du premier tour des élections législatives, la candidate NUPES de la 15ᵉ circonscription du Nord mène une campagne sportive. Emilie Ducourant sillonne le territoire à vélo à la tête d’un peloton de sympathisants. Les petites routes des Flandres la mèneront-elles jusqu’aux bancs de l’Assemblée nationale ?
Pour gagner : pédaler. Pour convaincre : rencontrer. Le tandem Emilie Ducourant et Pol Hovine a parcouru 176 kilomètres à vélo au contact de leurs concitoyens. La candidate et son suppléant sont suivis par des Flamands conquis et curieux.
Après sept journées pédalées, Pol Hovine se félicite d’avoir “redécouvert les Flandres par des endroits où l’on ne passe pas d’habitude en voiture”. “C’est une action qui fait plaisir aussi bien aux militants qu’aux habitants” affirme Emilie Ducourant. L’objectif est surtout d’aller convaincre partout, en dehors des centres-villages, vers une ruralité trop souvent oubliée. Finis les échanges derrière les pare-brises et les vitres teintées. À vélo, les rencontres sont plus spontanées.
Une campagne originale
Tour des Flandres à vélo, projection du film Goliath, tractage à la sortie des lycées, soutien à la mobilisation de l’hôpital public… La candidate multiplie les actions, quitte à finir sur la jante. “C’est important de porter notre candidate juste avant l’élection, pour le dernier sprint auprès des électeurs et des électrices” s’exclame un militant. Ils s’efforcent de lutter contre leur adversaire principal : le Rassemblement National, bien implanté sur les terres flamandes.
C’est important de porter notre candidate juste avant l’élection, pour le dernier sprint auprès des électeurs et des électrices – un cycliste militant
Pour cette campagne, Emilie Ducourant représente la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale, un crossover des principales mouvances de gauche. Cette union n’est “pas tout à fait nouvelle en Hauts-de-France”, rappelle la candidate. Elle faisait en effet partie du mouvement Pour le climat, pour l’emploi mené par Karima Delli aux élections régionales et départementales de l’année dernière, qui rassemblait déjà les différents partis de la NUPES.
Aligner actions et convictions
L’enseignante bailleuloise et l’ingénieur hazebrouckois font campagne à leur image. Militants écolos, ils veulent favoriser les mobilités douces (c’est-à-dire non polluantes comme le vélo), la gratuité des transports en commun, une agriculture plus respectueuse de l’environnement et de l’humain, et planifier la bifurcation écologique. Le programme de la NUPES prévoit en effet d’investir 200 milliards d’euros en cinq ans pour réorganiser le système économique en faveur de la protection de la nature.
Autant de convictions confortées par ce tour des Flandres à vélo. “On se rend compte de l’étendue de notre territoire, de son potentiel agricole et paysan, si des jeunes veulent faire des micro-fermes, c’est en Flandres que ça se passe !”, s’exclame Pol Hovine.
Le parcours du tour de Flandres à vélo d’Emilie Ducourant © Maximilien Dusautois
Au-delà des convictions écolos, Emilie Ducourant a à cœur de mettre en place une allocation d’autonomie de 1.063 euros par mois pour chaque jeune. Elle tient aussi particulièrement à améliorer l’enseignement du néerlandais, pour mieux communiquer avec nos voisins belges. Son vélo aura-t-il porté son message assez loin ? Réponse dans les urnes dimanche prochain.
