Un nouveau supermarché atypique ouvre au cœur de Fives
SuperQuinquin, un nouveau magasin un peu particulier a ouvert ses portes rue Pierre Legrand dans le centre du quartier de Fives à Lille. Le Pépère News vous explique le fonctionnement de ce supermarché participatif et collaboratif.
Il existe des projets similaires, à Bordeaux ou encore à Paris mais aussi à Bruxelles. Pourtant, SuperQuinquin a été le premier supermarché de ce genre à ouvrir ses portes à Lille en 2015. Et le 26 septembre prochain, il vous sera possible de découvrir ce projet librement dans le cadre d’une journée de découverte. Mais avant tout, laissez-nous vous présenter le concept !
Un supermarché participatif et collaboratif, c’est quoi ?
Ce supermarché fonctionne uniquement grâce à la participation de ses 1.600 adhérents. En effet, pour pouvoir y faire leurs courses, ils doivent s’acquitter d’une participation de 100 euros et faire trois heures de bénévolat par mois. Le magasin a cinq salariés permanents mais ne peut tourner que grâce aux adhérents qui occupent différents postes trois heures chaque mois (caisse, accueil, mise en rayon…).
Les coopérateurs sont aussi les consommateurs du commerce. La transparence sur les prix et la qualité des produits sont donc de mise. A l’inverse des grandes surfaces classiques, il a donc été décidé de mettre une marge de 20% sur tous les produits. La stratégie n’étant pas d’attirer les clients avec des produits d’appel à marge très faible pour qu’ils consomment au passage les autres produits dont la marge est bien plus élevée.
Après avoir loué pendant trois ans un local rue du Prieuré, la coopération SuperQuinquin a investi dans un espace plus grand pour se développer et offrir une gamme de produits plus large. Il a été décidé, en assemblée générale, de s’installer au cœur de Fives. Bien qu’il manque de places de parking, cela permet de rester en contact avec la population et proche de la station de métro.
« Un magasin à l’image de ceux qui le fréquentent »
Pour satisfaire les besoins divergents des habitants de ce quartier de mixité sociale, il existe plusieurs gammes de produits. Ainsi, le magasin propose des produits conventionnels pour les petits porte-monnaies, locaux pour les budgets moyens et bio pour ceux qui le souhaitent. La coopérative déclare par ailleurs que les produits bios sont en moyenne 5 à 15% moins chers que dans un magasin bio et qu’elle propose des tarifs moins élevés ou équivalents à ceux de la grande distribution, à marque égale.
« L’idée est de ne pas être un club d’entre-soi mais d’être inclusif » – Geneviève Sevrin, présidente de l’association SuperQuinquin
Dans cette optique, les personnes avec de faibles revenus ont droit à une souscription réduite : 10 euros au lieu de 100. Ils représentent environ 20% des coopérateurs de l’association et ont autant de responsabilités et de droits que les autres. Mais Geneviève Sevrin espère augmenter le nombre d’adhérents, peu importe leur niveau de revenu. Une mixité est donc voulue mais comme le précise le directeur du magasin, Nicolas Philippe, « la mixité ne se décrète pas, elle se travaille ».
Une autre manière de consommer
L’objectif de SuperQuinquin est d’engager les coopérateurs. Les produits non consommés ne sont pas commandés de nouveau et les demandes des adhérents pour élargir la gamme sont entendues via une liste de suggestion. C’est donc un supermarché vivant avec des rayons qui changent au gré des besoins et des envies des consommateurs.
« C’est notre entreprise à tous » – Geneviève Sevrin, présidente de l’association.
Une autre chose attire l’oeil, ici : pas de marketing. Aucun produit n’est plus mis en valeur que les autres et les grandes étiquettes de promo n’existent pas. Au détour des légumes de saison, on aperçoit le stand de vrac. Près de 40 produits y sont disponibles et il est même possible d’acheter de quoi faire ses propres produits ménagers.
Mais l’initiative de SuperQuinquin va plus loin. Ce nouveau local offre un jardin et une maison que la coopérative compte bien utiliser. En ce moment, les projets sont en discussion : l’aménagement du jardin pour accueillir les enfants pendant que les parents font leurs courses, l’utilisation de la cuisine pour des moments conviviaux… Chaque adhérent peut proposer ses idées et les décisions sont prises en assemblée : c’est le principe du supermarché collaboratif !