La Fashion Week s’invite à Lille
Vous connaissez sûrement les Fashion Week new yorkaise, londonienne, milanaise et parisienne. C’est désormais au tour de Lille d’organiser sa Fashion Week (semaine de la mode). Après quatre ans de Fashion Days, grands événements mode de Lille, Thibault Roy a décidé de prolonger ce concept. L’organisateur nous parle de cet événement tant attendu par les Lillois, les commerçants et les spectateurs, qui se déroulera du 9 au 11 avril.
Une initiative solidaire
Du 9 au 11 avril, les lieux emblématiques lillois se transformeront en catwalk. Lille Grand Palais, le nouveau centre commercial Lillenium, la place du théâtre et la Chambre de Commerce et d’Industrie Grand Lille n’ont en effet pas été choisis au hasard. « Cela permet de faire découvrir aux spectateurs des lieux culturels de la métropole« . Après quatre organisations de Fashion Days, c’est naturellement que Thibault Roy, l’ancien mannequin international, a choisi Lille comme première ville provinciale à accueillir une Fashion Week. Il juge la ville « tout-à-fait légitime par son patrimoine, son histoire et son lien étroit avec le textile« . Lille jouit également d’une situation géographique avantageuse. La ville se trouve entre trois grandes capitales européennes de la mode : Londres, Paris et Bruxelles.
Pour Thibault Roy, « développer et dynamiser le territoire » sont les principaux objectifs. L’organisateur fait du développement économique de la région une priorité. Il espère que l’événement « aidera à dynamiser l’économie des boutiques et les aidera à se développer« . La réussite des Fashion Days se fait d’ailleurs ressentir. Ce sont les commerçants qui viennent à lui pour participer à l’événement.
La Fashion Week sera guidée par le thème Colorama, choisi avec Martine Aubry. Une thématique loin d’être anodine puisqu’elle annonce l’une des deux plus grandes expositions d’art et de design, Colors, à retrouver cet automne au Tripostal. « On voulait garder un lien avec la ville de Lille, une connexion avec l’art et le design« . Mais l’objectif premier de cette Fashion Week lilloise est de satisfaire un public enthousiaste et d’organiser « une grande fête » pour faire rayonner la ville. « L’idée, c’est que ce soit un événement qui perdure. Si l’on pouvait arriver dans 10 ans et que la Fashion Week devienne un événement notable et incontournable de Lille, ce serait super« .
Un programme bien chargé
Les marques qui défileront seront nombreuses. De grands noms tels que la célèbre marque internationale de prêt-à-porter Sarah Pacini, LolaLiza, Stella Forest ou encore Le Printemps présenteront leurs nouvelles collections. Un partenariat avec des maisons de mode et de multiples boutiques lilloises s’est également établi. « Bien évidemment, il sera possible d’acheter et d’essayer sur place avec des cabines d’essayage à disposition« . À Lille Grand Palais, les 8 et 9 avril, un « village de créateurs » vous permettra d’acheter les pièces qui auront défilé ou non grâce aux pop-up stores. « Le but est de faire le lien avec les créateurs nationaux, belges et lillois qui proposeront créations et pièces uniques« . De même, dans la rue, le samedi où les Lillois pourront assister aux défilés de créateurs locaux, français, mais aussi européens, »les gens seront invités vers les boutiques du centre-ville pour découvrir la collection complète et acheter en boutique directement« . C’est l’occasion de se faire plaisir !
Et la planète, on y pense ?
De nombreux acteurs pointent du doigt l’impact écologique des grandes marques de prêt-à-porter. Les produits toxiques utilisés, la surconsommation d’eau, l’usage de dérivés du pétrole comme le polyester et bien d’autres procédés sont de vrais cancres pour l’environnement. Des chiffres révélateurs ont alerté les ONG telles que GreenPeace ou Peta. Un rapport de la Fondation Ellen MacArthur paru en 2017 en témoigne. La production mondiale de textile serait responsable de l’émission de 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre, de 20% de la pollution de l’eau d’origine industrielle et de 35% des rejets microplastiques dans les océans.
Mais la COP 21 a initié un tournant écologique dans le domaine de la mode. Elle a contribué à intensifier la conscience écologique en relayant des informations sur le réchauffement climatique. Cette mutation s’est également concrétisée par la mise en place du Fashion Pact. Ce « pacte de la mode » réunit trente acteurs du secteur qui s’engagent à réduire leur impact environnemental. Les géants de la mode sont de plus en plus nombreux à se préoccuper de l’environnement. Pour Thibault Roy, l’objectif est clair : « faire en sorte que la Fashion Week lilloise soit la première Fashion Week éco-responsable au monde« , projet quelque peu ambitieux. Cet objectif a été fixé en accord avec la maire actuelle, avec qui il travaille notamment sur le recyclage. La mode éthique demeurant sous-représentée dans la haute couture, espérons que l’objectif soit atteint.