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Course à la Maison Blanche #1 : les élections américaines en 5 questions

Course à la Maison Blanche #1 : les élections américaines en 5 questions

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Le 3 novembre prochain, le monde entier aura les yeux tournés vers les États-Unis pour l’élection du 46e président américain. Elle opposera le président sortant républicain Donald Trump et son challenger démocrate Joe Biden, et s’annonce extraordinairement tendue dans un pays divisé et fragilisé par une crise sanitaire inédite. Le Pépère News vous explique le fonctionnement de ces élections en cinq questions. 

Dans deux semaines, plusieurs millions d’électeurs américains seront appelés aux urnes pour élire leur prochain président. Leur choix : accorder un second mandat au républicain Donald Trump et à son vice-président, Mike Pence, ou choisir l’alternance en confiant le pouvoir à son rival démocrate, Joe Biden, et sa colistière, Kamala Harris. Quoi qu’il en soit, le prochain président ne sera vraiment élu qu’après le vote des grands électeurs, qui se déroulera au mois de décembre. En effet, aux États-Unis, le locataire de la Maison Blanche est élu au suffrage universel indirect à un tour.

1. Quand a lieu l’élection et qui sont les candidats ?

Traditionnellement, l’élection présidentielle se déroule le mardi suivant le premier lundi du mois de novembre. Cette année, elle a lieu le 3 novembre. Mais avant cette date, de nombreux Américains recourent au vote par correspondance, davantage prisé que d’habitude à cause de la Covid-19. Les résultats définitifs ne seront sûrement pas disponibles le 3 novembre au soir pour les Américains, et le 4 novembre au matin en France métropolitaine du fait des nombreux votes par correspondance.

Il n’y a pas que Donald Trump et Joe Biden qui se présentent. Chaque camp propose aux électeurs un “ticket” composé d’un président et d’un vice-président : Kamala Harris complète l’attelage démocrate avec Joe Biden et Mike Pence seconde Donald Trump. D’autres candidats se présentent aussi sur la ligne de départ : la libertarienne Jo Jorgensen (avec Spike Cohen) et l’écologiste Howie Hawkins (avec Angela Nicole Walker), même si leurs chances de peser sur la désignation du prochain président sont minces.

2. Primaires ou caucus, c’est quoi la différence ?

En vigueur dans une dizaine d’États, le caucus est un comité électoral qui rassemble les militants politiques d’un parti pour désigner des délégués. Dans le cadre d’un système de caucus en plusieurs étapes, les militants locaux choisissent, au cours de petites assemblées électorales, les délégués qui les représenteront dans les réunions au niveau du comté, puis du district. Ces réunions permettent à leur tour de désigner les délégués qui seront envoyés à la convention nationale du parti.

Les primaires, quant à elles sont organisées dans une quarantaine d’États et constituent l’autre mode de sélection des délégués qui participent aux conventions nationales. Il en existe deux sortes. D’un côté, les primaires dites “ouvertes” auxquelles chaque citoyen, quelle que soit son appartenance politique, peut participer. De l’autre côté, on retrouve les primaires dites “fermées” auxquelles peuvent voter seuls les électeurs inscrits sur la liste du parti.

Devenir président des États-Unis… © Célia Consolini avec Infogram

Pour pouvoir se présenter face aux électeurs le 3 novembre, Joe Biden et Donald Trump ont ainsi franchi l’étape de la primaire, souvent une formalité pour le président en exercice qui se représente. Côté démocrate, Joe Biden a affronté Bernie Sanders, Pete Buttigieg ou encore Elizabeth Warren. Il a été désigné officiellement candidat de son camp lors de la convention nationale démocrate, en août.

3. Les conventions nationales, ça sert à quoi ?

Au terme des caucus et des primaires, chacun des partis organise durant l’été qui précède l’élection présidentielle une convention nationale. C’est à la fois le dernier acte d’une campagne interne au parti et le coup d’envoi de la véritable bataille pour l’élection. C’est au cours de ces conventions que les délégués investissent officiellement leur candidat à la présidence et à la vice-présidence : le “ticket”. Le choix du vice-président obéit à deux critères : il est représentatif d’une autre tendance du parti et d’une autre région que le candidat à la présidence. Par ailleurs, c’est au cours des conventions nationales que les délégués votent le programme de leur parti.

4. Quel est le rôle des grands électeurs ?

Dernière étape de la course à la Maison Blanche, le vote du collège électoral, composé de 538 grands électeurs. Chacun des États américains se voit attribuer un nombre de grands électeurs équivalent au nombre de parlementaires qu’il a au Congrès – soit deux sénateurs et un nombre de députés proportionnel à la population de l’État. L’État qui dispose le plus grand nombre de grands électeurs est la Californie, avec 55 votants. Le Vermont, le Wyoming, l’Alaska ou le Montana n’en comptent que trois chacun, comme Washington (district de Columbia).

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Frise chronologique des élections aux Etats-Unis. © Célia Consolini et Solène Robin / Pépère News

Dans chaque État, le candidat arrivé en tête rafle l’ensemble des grands électeurs. C’est le système du “winner-takes-all” (le vainqueur remporte tout), sans répartition proportionnelle des grands électeurs. Les États du Maine et du Nebraska font exception, avec une répartition plus complexe. Le 20 janvier, date fixée par le 20e Amendement en 1933, le Président présente son discours d’investiture au peuple américain. On appelle ce jour “Inauguration Day”.

5. Qu’appelle-t-on les “swing states” ?

La course à la Maison Blanche se joue en réalité dans une douzaine d’États, qui peuvent basculer d’un côté ou de l’autre à chaque élection. C’est ce qu’on appelle les “swing states”. Cette année, les yeux seront notamment rivés sur l’Arizona, la Floride, le Michigan, la Pennsylvanie ou encore le Wisconsin. Puisque les résultats de certains États sont déjà connus car ils restent les mêmes à chaques éléctions, c’est sur les swing states que les candidats vont se concentrer. Ces indécis détiennent la clé du résultat final. Donald Trump a su en 2016 faire tomber plusieurs États “bleu démocrate” dans son escarcelle, parfois à une très faible majorité, avec moins de 1% des voix, comme cela a été le cas dans le Michigan et dans le Wisconsin. Ce sont ces Etats-là que Joe Biden doit reconquérir à tout prix pour s’imposer.

Résultats selon les sondages du 20 octobre 2020. © Célia Consolini avec Infogram

Dans la plupart de ces États clés, où tout se joue, Joe Biden est pour l’instant donné gagnant. Mais gare aux conclusions hâtives. La violence inouïe du climat politique, le coronavirus et les tensions raciales liées aux brutalités policières accentuent les divisions au sein de la société américaine et peuvent affecter le scrutin.

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