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Le Monténégro résiste face au covid-19

Le Monténégro résiste face au covid-19

A l’heure où la France est en « guerre » contre le covid-19, où l’économie est en berne, où l’Europe ferme peu à peu ses frontières ; à l’heure où se laver les mains est devenu un geste de survie, où les rues se vident peu à peu, où le nombre de victimes ne cesse d’augmenter, le Monténégro résiste. En effet ce petit pays des Balkans, bordé par la mer Adriatique et frontalier de la Croatie, de la Bosnie-Herzégovine, de la Serbie, du Kosovo et de l’Albanie est l’élève modèle de l’Europe et ne compte pas de victime.

Parmi les 93 pays qui n’ont signalé aucun cas de virus covid-19, le Monténégro est le seul pays d’Europe. Quant aux autres pays de la région des Balkans, un cas a été enregistré en Serbie, 2 en Albanie, 3 en Macédoine du Nord et en Bosnie-Herzégovine. Dans le monde, jusqu’à présent, on compte 280 412 cas enregistrés dans les zones touchées, avec 11 528 décès et 91 129 patients guéris, selon les données de BNO news. Si le Monténégro n’a pas encore été touché c’est parce que, contrairement aux autres pays d’Europe, le gouvernement a pris des mesures radicales avant qu’il n’y ait de cas.

Le Pépèrenews est ainsi allé à la rencontre de deux étudiantes monténégrines, qui faisaient leurs études à l’université de Trieste, en Italie.

Peux-tu te présenter ?

N.U. : Salut, je m’appelle Nikoleta, j’ai 22 ans et j’étudie le génie informatique à l’université de Trieste, en Italie.

V.U. : Bonjour ! Moi, c’est Vladana Ulama, je suis étudiante en technologies chimiques et pharmaceutiques en Italie. Je viens du Monténégro et j’ai 20 ans.

Où étais-tu quand le coronavirus est arrivé en Europe ?

N.U. : J’étais à l’université en Italie quand tout a commencé. J’y suis restée deux ou trois jours, puis je suis rentrée au Monténégro. L’université fermait, et je préférais rentrer voir ma famille. À l’époque, à Trieste et dans la région, il n’y avait pas encore de cas, je travaillais normalement, mais l’Italie commençait à avoir de plus en plus de victimes.

V.U. : J’étais à Trieste quand j’ai entendu parler du coronavirus, l’Italie commençait à être beaucoup touchée par le virus.

Peux-tu m’expliquer comment tu te sens face au virus, est-ce que tu as peur ?

N.U. : Je n’ai pas peur et je ne veux pas paniquer face au virus. Je pense que c’est inutile. Je me désole de ce qui se passe dans le monde, je me désole que des gens meurent, je me désole que dans certaines régions, il n’y ait plus de places pour accueillir les victimes, et que le matériel adéquat manque, mais je ne peux rien faire de plus que de rester chez moi.

V.U. : Pour être honnête, j’ai eu très peur. Après deux jours en Italie, je suis rentrée chez moi au Monténégro avec ma sœur (Nikoleta Ndlr). Je pensais qu’il était préférable d’être avec ma famille dans mon pays, avec ce que l’Italie traversait.

Et en ce qui concerne ta famille, tes proches, ils en pensent quoi ?

N.U. : Ma famille va bien, jusqu’à présent, le Monténégro résiste face au virus, parce que les gens respectent les consignes du gouvernement. Mon copain est en Italie, il reste à la maison et il va bien. Je ne suis pas inquiète.

V.U. : Je pense que les gens n’ont pas pris cela très au sérieux au début. Certains de mes amis sont sortis, pour boire un café, manger au restaurant, mais ils auraient dû être plus prudents.

Vladena et Nikoleta
Crédit photo : Solène ROBIN

Le gouvernement a – t- il pris des mesures concernant le covid-19 ?

N.U. : Même s’il n’y a pas de cas dans mon pays, le gouvernement a fermé les écoles, les universités, les boîtes de nuit, les bars. Dans les supermarchés, on ne peut pas entrer à plus de 50 personnes, et en ce qui concerne les banques, l’accès y est limité à une personne. Les gens qui viennent au Monténégro doivent obligatoirement rester en quarantaine et les Monténégrins ne peuvent pas sortir du pays, le gouvernement a fermé les frontières.

V.U. : Au Monténégro, les villes sont vides, les écoles, les universités, les magasins et les restaurants sont fermés. Il doit y avoir une distance entre les gens. Dans les supermarchés, il ne doit pas y avoir beaucoup de monde. Je pense qu’après ce qu’il s’est passé en Italie et en Chine, les gens ont compris la leçon et font plus attention ! Nous pouvons aller dehors, mais il vaut mieux que nous soyons à la maison.

Pourquoi penses-tu que le Monténégro n’a pas été touché par le virus ?

N.U. : Honnêtement, je pense que la situation qui s’est produite en Italie – en tant que premier pays européen touché par le virus – aurait pu se produire n’importe où. Donc au début, je pense que nous avons eu de la chance d’une manière ou d’une autre. Maintenant, je pense que c’est parce que nous apprenons des erreurs des autres pays, même si c’est terrible à dire. Et il ne faut pas oublier que le Monténégro est un petit pays, nous n’avons donc pas autant de touristes que la France ou l’Italie. Aujourd’hui si nous n’avons pas de victime, c’est parce que le gouvernement a pris les bonnes décisions et que la population les respecte ! Je vois que la plupart des personnes reste chez elle, et j’en suis très contente, mais après, il y a toujours ceux qui ne le font pas…

V.U. : Si le Monténégro n’a pas de victime, c’est parce que le gouvernement n’a pas généré de panique chez les habitants et a pris des mesures rapidement. Je pense que c’est primordial de ne pas créer de panique, même si nous devons rester prudents. Nous devons continuer à faire les choses que nous faisons tous les jours : nous laver les mains et prendre soin de notre santé.

Comment vis-tu le confinement ?

N.U. : Je m’occupe comme je peux, je lis énormément. Soyons conscients de ce qui se passe ! Je sais qu’il est difficile pour un homme au XXIème siècle de rester chez lui, mais c’est important. Il est préférable de rester chez soi 2 semaines plutôt que 2 mois, alors s’il vous plaît, restez chez vous. Ce n’est peut-être pas si dangereux chez les jeunes et on pense qu’on est forts, mais pensez à ceux que vous aimez, aux parents, aux grands-parents, aux inconnus dans la rue. Tout le monde peut aider à faire face à cette guerre sanitaire ! Soyons bénévoles et aidons les infirmières fatiguées, et les médecins qui s’occupent de nous, faisons des dons aux hôpitaux et le plus important : restons à la maison !

V.U. : Rester enfermée, c’est pénible, mais nous devons penser aux autres et, si nous le pouvons, les aider. J’espère que tout cela disparaîtra bientôt.

Le message est clair : RESTONS A LA MAISON.

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