Pour Thomas Larchaud, coach sportif, altruisme et sport font la paire
En cette période compliquée qu’est le confinement, les initiatives pour pallier ennui et inactivité se mettent en place. Entretien avec Thomas Larchaud, coach sportif et ancien lièvre de haut niveau, que le sport et l’entraide ont forgé.
Pépère News : Bonjour Thomas ! Pour commencer peux-tu nous retracer ton parcours en tant qu’athlète ?
Thomas Larchaud : Mon parcours est assez atypique. J’ai commencé jeune au club de Dunkerque, ma ville natale, puis j’ai rejoint à ma majorité le club d’Aix-les-Bains. J’y suis resté trois ans pour ensuite revenir dans le Nord poursuivre ma carrière au Lille Métropole Athlétisme (LMA) jusqu’à mettre un terme à celle-ci en août dernier. J’étais un coureur de 800 mètres bien classé au niveau national mais avec l’envie de faire plus. À la fin de la saison 2014/2015, je me suis rendu compte que j’avais exploité pleinement mes capacités et que je ne pouvais pas aller plus loin. Deux possibilités s’offraient alors à moi : soit arrêter, soit continuer. La première option était juste impossible car j’étais encore complètement accro à ce sport. C’est alors que je me suis dit : “Tu as encore un très bon niveau, pourquoi ne pas en faire bénéficier les autres ?“
C’est à ce moment-là que j’ai décidé de devenir lièvre [meneur d’allure sur le début d’une course en athlétisme, ndlr]. Cela a permis à beaucoup d’athlètes de réaliser des meilleures performances mondiales, des minima pour de grands championnats tels que les Championnats du monde ou les Jeux olympiques, tout en allant chercher des records nationaux. Puis en août 2019, arrivé à bout de souffle, j’ai décidé de tirer ma révérence.
PN : Tu as également créé le “Fit Stadium Mel” ; en quoi cela consiste ?
TL : Il y a exactement trois ans, j’ai eu la chance et l’opportunité, via la Ligue des Hauts-de-France d’Athlétisme et le Lille Métropole Athlétisme, de créer le “Fit Stadium Mel”. Le “Fit”, c’est une structure regroupant aujourd’hui une communauté de plus de 400 personnes avec une moyenne de 16 à 40 personnes par session. On y fait du cross training sur une durée d’une heure en alliant cardio et travail musculaire sous forme de circuits.
PN : Depuis le début du confinement en France, tu as mis en place un nouveau concept de vidéos sur tes réseaux sociaux. Quel est l’objectif à travers ces vidéos ?
TL : Il n’y avait aucune stratégie sur le fait de poster des vidéos sur les réseaux sociaux, aucun but lucratif, juste du kiffe ! La seule chose qui m’inquiétait, c’était de laisser ma communauté sans rien pendant plusieurs semaines. J’ai donc décidé de faire des petits lives ainsi que des vidéos pour leur permettre de garder la forme. Puis je me suis dit : “Pourquoi pas le proposer à un plus grand nombre ?” C’est là que j’ai décidé de partager tous les jours, sur Instagram et Facebook, différents trainings pour alimenter au mieux ces deux plateformes. De cette manière, les gens s’y retrouvent selon les heures auxquelles ils peuvent suivre les sessions.
PN : En tant que lièvre et maintenant en tant que coach, tu sembles toujours vouloir aider les autres. Cela t’as paru naturel de proposer ton aide pendant cette période compliquée ?
TL : Oui, comme je disais, il était important à mon sens d’aider les gens pendant ce confinement : le sport fait du bien sur le plan physique mais aussi sur le plan psychologique. C’est ce dont les gens ont besoin aujourd’hui. Et puis ça rythme aussi un peu leur journée, ils se disent : “Tiens, à 18 heures, Thomas va nous faire un live”. Ils font ce qu’ils ont à faire dans leur journée et me retrouvent ensuite pour un moment de détente et de convivialité.
PN : Est-ce que ce nouveau concept fonctionne ?
TL : Ça fonctionne très bien oui ! J’ai reçu énormément de demandes d’amis sur mes différents réseaux et beaucoup de messages de remerciements. Naturellement ça me fait chaud au cœur car je me dis qu’en ce moment, rien ne compte plus que l’entraide et la solidarité. J’espère que cette période de confinement permettra de renforcer encore un peu plus les liens familiaux dans cette société de consommation dans laquelle nous vivons.
PN : Qu’est-ce que le sport représente pour toi, et qui plus est en cette période difficile ?
TL : Le sport résume toute ma vie. Il m’a permis de poser des bases très jeune, de devenir l’homme que je suis aujourd’hui. C’est pour moi une vraie thérapie, un bien-être continuel. Je n’ai pas peur de le dire : je suis un “drogué du sport”. Que ce soit pour le challenge ou juste le plaisir de se faire mal, je suis complètement mordu de sport. En cette période, ça me permet de tenir le coup. Je suis comme un lion en cage, j’ai besoin de “chasser” pour assouvir toute cette énergie.
PN : Aurais-tu un petit conseil à donner à nos lecteurs hormis, bien sûr, d’aller transpirer sur tes vidéos ?
TL : Le conseil que je préconise c’est de continuer à faire ce que vous aimez quelle que soit votre activité. Mais aussi de prendre le temps de vous arrêter et faire des choses auxquelles vous n’auriez jamais pensé quand vous étiez dans une routine de travail. Ouvrez-vous au maximum. Il y a tellement de belles choses et de belles rencontres que toute une vie ne suffit pas pour les accomplir. Le temps est un privilège qui ne s’achète pas, profitez-en un maximum !