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Présidentielle. À Lille, Yannick Jadot inaugure timidement sa Tournée des possibles

Présidentielle. À Lille, Yannick Jadot inaugure timidement sa Tournée des possibles

Yannick Jade meeting en plein air lille

Place de la République, à Lille, Yannick Jadot lance sa tournée de meeting en plein air ce mardi 1er février. En petit comité, le candidat d’Europe Écologie les Verts (EELV) présente les grandes lignes de son programme et reste enthousiaste.

Mardi soir, l’ambiance est chaleureuse à Lille. Devant le palais des Beaux-Arts, les militants écologistes distribuent du thé et, tout en dansant, se réjouissent du temps plutôt clément. Organiser un meeting en extérieur le 1er février était un pari risqué. « On avait le nez sur la météo depuis trois semaines » confie Jérémie Crépel, référent lillois de la campagne de Yannick Jadot. 

Ce premier meeting de la “Tournée des possibles” inaugure le lancement d’une série inédite. En plein air, Yannick Jadot souhaite investir les mythiques places françaises pour « replacer le débat au coeur de la cité ». À Lille, la mayonnaise a du mal à prendre. Avec près de 500 personnes, la place de la République n’est qu’à moitié pleine. Toutefois, des curieux sont venus entendre les propositions du candidat car « avec l’urgence climatique, tu ne peux plus faire l’autruche », explique une étudiante.

L’écologie au service de la justice sociale

Perché sur une scène en forme de ring, Yannick Jadot sort de sa torpeur. Souvent pointé du doigt comme Macron-compatible, le candidat se montre plus offensif. Il dénonce un président de la République en campagne et déclare « vouloir changer le système ». Karima Delli le soutient en affirmant qu’ Emmanuel Macron se « sert de la présidence française [du Conseil de l’Union européenne] pour son élection nationale ». 

Yannick Jade meeting en plein air lille
Souvent pointé du doigt comme Macron-compatible, le candidat se montre plus offensif. © Sarah Coudert / PépèreNews

Accompagné par des applaudissements nébuleux, le candidat à l’élection présidentielle expose les grandes lignes de sa « République écologique » : l’écologie et la justice sociale. Après que Jérémie Crépel a présenté l’écologie comme une politique de solutions, Yannick Jadot affirme qu’elle est « la meilleure alliée de la condition de l’emploi ». À ce titre, il propose que les salariés représentent 50% des membres des conseils d’administration des entreprises et de relocaliser l’industrie française. « Yannick président, c’est la fin du libre échange », lance Karima Delli.

On veut dépendre du soleil, pas de Poutine. Yannick Jadot

La question du réchauffement climatique est au cœur du meeting écologiste et Yannick Jadot dénonce une nouvelle fois l’inaction du gouvernement. Tout en condamnant le favoritisme nucléaire présidentiel, le candidat promet de déployer les énergies renouvelables une fois élu. « On veut dépendre du soleil, pas de Poutine » ironise l’élu écologiste en faisant allusion à Gazprom, gazier Russe et principal distributeur européen. Il accuse également la « macronie » d’avoir fermé les yeux sur les passoires thermiques en sacrifiant des logements sociaux. Soutenant que « l’écologie c’est la dignité », Yannick Jadot propose de créer 700 000 logements sociaux et de mobiliser 10 milliards d’euros par an pour la rénovation thermique.

920 € par mois dès 18 ans

Si le lancement de la « Tournée des possibles » d’Europe-Ecologie-Les-Verts est sans nul doute minimaliste, beaucoup de jeunes se sont déplacés. Le candidat tente de montrer qu’il ne les oublie pas. C’est d’abord Sandrine Rousseau, vice-présidente de l’Université de Lille chargée de la vie étudiante, qui introduit le sujet. Alors qu’elle avait été accusée « d’absence » par le syndicat étudiant « Solidaires », elle déclare souhaiter une jeunesse « heureuse et émancipée ». Pour cela, Yannick Jadot promet 920 € par mois dès 18 ans pour un accès plus facile aux études et à l’emploi. 

Sandrine Rousseau @Felix Lebelle
Sandrine Rousseau est chargée d’animer le meeting. © Felix Lebelle / Pépère News

Le candidat s’adresse aussi aux plus âgés. En revenant sur l’affaire ORPEA, il déclare qu’une fois élu il éradiquera les EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) privés à but lucratif pour « la dignité de nos ainés ». Un sujet qui lui permet de rebondir sur la santé. Sans parler de la crise sanitaire, Yannick Jadot affirme que l’hôpital est au cœur de son programme et promet l’embauche de 200 000 infirmières et infirmiers. 

Des espoirs locaux

D’origine picarde, Yannick Jadot a su jouer de son attache avec les Hauts-de-France et les élus écologistes locaux ont été de très bons camarades de jeu. « À nous deux, on représente les Hauts-de-France », assure Karima Delli. « Ça fait longtemps que tu viens à Lille Yannick », rappelle Jérémie Crépel. « On a besoin de toi », implore Stéphane Baly. Pour l’ancien candidat à la mairie de Lille, Yannick Jadot, à l’Élysée, pourrait faire avancer les politiques locales.

De son côté, Yannick Jadot revient sur la crise migratoire. Il dénonce l’expulsion quasi-quotidienne des réfugiés orchestrée par l’État à Calais et Grande-Synthe puis affirme vouloir accueillir l’ensemble des personnes exilées. Soutenu par ses pairs, le candidat promet de se battre jusqu’au 24 avril pour « la dignité de tous et de chacun ». Yannick Jadot se dit enthousiaste, mais malgré les applaudissements des sympathisants, ce meeting, qu’il fantasmait populaire, ressemblait davantage à une réunion de famille. 

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