Réunion publique sur l’Ukraine avec 2 députés Renaissance
Mercredi 12 octobre, une réunion publique sur la guerre en Ukraine avait lieu à Marcq-en-Barœul en compagnie de Violette Spillebout, députée Renaissance de la 9ème circonscription du Nord, et Benjamin Haddad, député à Paris du même parti politique.
Il a pu répondre aux questions des personnes présentes. Il en a aussi profité pour exposer la politique du gouvernement vis-à-vis de l’Ukraine. Ainsi que les problématiques qui en découlent comme la souveraineté alimentaire et énergétique ou encore les critiques de l’opposition.
Une ligne gouvernementale inchangée
La réunion débute par la présentation de M. Haddad, chercheur en relations internationales, député, mais aussi ancien représentant d’Emmanuel Macron aux États-Unis. La parole lui est donnée et il commence par une rapide explication des causes du conflit. Il relate la révolution de Maïdan en 2014, qui mène à un rapprochement politique et idéologique de l’Ukraine avec l’Union européenne. Le début d’un contre-système, hostile à la politique de Moscou et qui se rapproche des idéaux occidentaux via l’apparition d’une démocratie libérale. La guerre dure depuis 2014 suite à l’annexion de la Crimée par la Russie et la prise d’indépendance des régions de Donetsk et Louhansk. Ces territoires à l’Est du pays se sont révoltés après le renversement du président pro-russe, Ianoukovytch. Ils prennent leur indépendance via un référendum d’autodétermination qui n’est pas reconnu par la communauté internationale, car mené sous la pression des forces russes.
Après cette rapide remise en contexte, une séance de questions-réponses se met en place. Le sujet de la Crimée est évoqué ainsi sa possible reconquête. Le spécialiste explique que cette reprise dépend de la situation sur le terrain et la confiance acquise par l’Ukraine dans ce conflit. La région deviendra, selon lui, un territoire démilitarisé et neutre, si le conflit est favorable aux Ukrainiens. Autre problématique, celle de l’indépendance stratégique de la France, notamment sur les énergies et la nourriture. La ligne que défend le député est celle d’une totale indépendance alimentaire ainsi que la diversification des fournisseurs énergétiques. Une stratégie en train d’être mise en place par le gouvernement comme on a pu le voir avec la visite diplomatique d’Emmanuel Macron en Algérie fin août. “On dépend beaucoup moins du pétrole russe que les Russes eux-mêmes” affirme Benjamin Haddad.
Malgré la présentation des différentes politiques mises en place par le gouvernement afin de remédier aux problèmes de dépendances, le député montre une certaine forme de regret quant au non-renouvellement du parc nucléaire français. Un problème lorsque l’on sait que EDF a repoussé le démarrage de cinq réacteurs sur fond de crise énergétique en Europe et de renationalisation, indispensable afin d’avoir une autonomie énergétique. La production d’électricité est au plus bas avec des problèmes de corrosion sur une partie de ces réacteurs. La politique gouvernementale vis-à-vis de l’Ukraine reste inchangée. La France a annoncé l’envoi de 6 canons Caesar en plus des 18 déjà sur place ainsi que 20 véhicules blindés Bastion. Aussi, face à la contre-offensive russe suite aux avancées de Kiev, le gouvernement va faire une proposition de loi le 28 octobre afin de renouveler le soutien à l’Ukraine.
Des initiatives locales mises en place
Sur la métropole Lilloise, des initiatives s’organisent via des bénévoles qui s’activent afin de soutenir les Ukrainiens en exil. En effet, le haut-commissaire à l’ONU comptabilisait 6,5 millions d’exilés entre le début de la guerre en Ukraine et le 17 août 2022. Les familles accueillant des réfugiés reçoivent entre 150 et 200 euros de l’État afin de couvrir les charges supplémentaires. Une aide pas assez importante pour certaines familles qui demandent une augmentation des subventions allouées, car elles se retrouvent dans le rouge à la fin du mois.
”Les mairies donnent des subventions à des associations d’amitiés qui font des collectes alimentaires et de vêtements pour pouvoir continuer l’accompagnement des Ukrainiens”. – Violette Spillebout
Ce ne sont pas les seules initiatives mises en place dans la métropole. ”Les mairies donnent des subventions à des associations d’amitiés qui font des collectes alimentaires et de vêtements pour pouvoir continuer l’accompagnement des Ukrainiens” explique Violette Spillebout au Pépère. L’Université de Lille a fait le choix d’accueillir les chercheurs et étudiants ukrainiens et les militants russes opposés à la guerre. Aussi, le Secours Populaire de Lille appelle aux dons afin d’envoyer du matériel aux réfugiés dans les pays frontaliers de l’Ukraine. La commune de Lomme appelle ses habitants à héberger des Ukrainiens. Une mosaïque d’actions humanitaires à la fois au sein des associations et des collectivités locales qui permettent un meilleur accueil des réfugiés. La guerre risque de durer et d’engendrer encore plus d’exilés qui viennent trouver refuge dans la métropole Lilloise.
