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La course à la Maison Blanche #6 : La Californie, fief démocrate

La course à la Maison Blanche #6 : La Californie, fief démocrate

La Skyline - Los Angeles - Californie

Autrefois une place forte républicaine et un bastion des présidents Richard Nixon et Ronald Reagan, la Californie vote depuis une vingtaine d’années majoritairement pour les démocrates. Ainsi, depuis 1992, le Golden State a choisi les candidats démocrates lors des élections présidentielles. Dana Morgan, américaine de 20 ans, a accepté de témoigner pour le Pépère News. Si elle veut croire en la victoire de Joe Biden, elle ne serait pas surprise d’un nouveau succès de Donald Trump.

Symbole de l’American Way of Life, la Californie est mondialement connue pour ses longues plages et sa concentration de stars au kilomètre carré. Des montagnes enneigées aux déserts brûlants, sans oublier la vallée centrale, le Golden State fait rêver la planète entière. C’est un État où règnent comme valeurs premières la liberté et la promesse de réussite, des valeurs que le parti démocrate a bien intégré. Historiquement, la Californie est divisée entre une moitié nord plutôt démocrate et une moitié sud plutôt républicaine. Cependant, depuis les années 1990, la réduction du poids de l’industrie de la défense et les changements démographiques au profit des minorités ont fait basculer le sud de l’État dans le giron démocrate. La Californie est désormais divisée entre des côtes libérales et progressistes et des terres intérieures conservatrices.

La bataille des urnes

Un peu partout dans les rues aux États-Unis, des urnes en forme de boîtes postales ont été installées pour recevoir les bulletins de vote anticipé. Mais depuis quelques jours, sont apparues en Californie des urnes non officielles. “Ces boîtes en métal gris ressemblent à s’y méprendre aux urnes électorales officielles, des sortes de boîtes aux lettres que les autorités américaines ont installées dans les rues pour permettre aux électeurs de déposer à l’avance en toute confiance leur bulletin de vote et ainsi réduire les files d’attentes en pleine pandémie le jour de la présidentielle, le 3 novembre prochain.” détaille Dana.

Bien qu’estampillées officielles, ces urnes grises sont “fausses, trompeuses et illégales”, explique le ministre de la Justice de Californie. Elles auraient en fait été installées par le parti républicain, qui dénonce régulièrement des irrégularités liées au vote par correspondance. Les autorités californiennes ont ordonné leur retrait sous peine de poursuites, craignant des fraudes électorales.

“Je pense que Biden va remporter l’élection, mais je ne serais pas non plus surprise si Trump gagnait ou refusait de quitter ses fonctions.” – Dana Morgan

La Californie est l’État qui dispose du plus grand nombre de grands électeurs avec 55 votants et est ainsi très convoité. Toutefois, “Ce n’est un secret pour personne. Donald Trump ne gagnera pas la Californie”, admet Howard Epstein, vice-président au Parti républicain de San Francisco. Non seulement les sondages ne créditent pas plus du tiers des voix au président, mais les perspectives sont encore plus sombres dans la baie de San Francisco où moins d’un électeur sur cinq (18 %) se disait enclin à voter pour le président sortant le mois dernier. Dana confirme : “de nombreuses personnes en Californie soutiennent Joe Biden, même si la tension est toujours présente autour de l’élection, car beaucoup de choses sont en jeu. Je pense que Biden va remporter l’élection, mais je ne serais pas non plus surprise si Trump gagnait ou refusait de quitter ses fonctions.”

Des candidats jugés trop “conservateurs”

À huit jours des élections américaines, Donald Trump vient d’enregistrer une immense victoire avec la confirmation d’Amy Coney Barrett à la Cour Suprême. Le Sénat a effectivement donné ce lundi son aval pour l’entrée de cette juge conservatrice. Un choix qui inquiète Dana : “Ce qui me tient à cœur dans cette élection c’est de savoir qui va remplacer la regrettée Ruth Bade Ginsburg, car si Amy Coney Barrett prend le relais à la Cour suprême, elle pourrait renverser l’arrêt Roe c. Wade, [l’un des arrêts de la Cour Suprême les plus importants politiquement, divisant les États-Unis entre pro-choice (pour le droit à l’avortement) et pro-life (anti-avortement)], ce qui limitera tout accès à l’avortement.”

L’arrivée de cette juge va en effet considérablement modifier l’équilibre au sein de la haute juridiction. Fervente catholique opposée à l’avortement, au sein du temple du droit américain, Amy Coney Barrett marque une rupture avec Ruth Bade Ginsburg, qui était la deuxième femme de l’histoire américaine à siéger au sein de la Cour suprême. Cette icône de la gauche progressiste était également devenue un phénomène culturel et avait fait de l’égalité des sexes son combat.

Mis à part les nominations pour la Cour Suprême, Dana ne suit pas l’élection présidentielle de près. “Ma décision est prise quoiqu’il arrive. Nous l’avons vu en 2016, les sondages ne sont pas fiables, je ne juge donc pas utile de regarder les débats”, confie-t-elle. Elle a toutefois peur pour le futur de son pays : “Si M. Trump remporte encore quatre ans de mandat, cela signifiera que les droits et la vie de nombreux Américains continueront d’être en danger. Cependant, je sais que le fait que Joe Biden devienne président ne réglera pas tous les problèmes de notre pays, car il est encore très conservateur pour de nombreux jeunes électeurs”.

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