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Le Top 5 des films de 2019 par le Pépère News

Le Top 5 des films de 2019 par le Pépère News

Une nouvelle année s’achève et emporte aussi avec elle une décennie. Avant de se lancer pleinement dans l’an 2020, il est l’heure de se remémorer avec nostalgie les grandes œuvres du septième art qui ont marqué 2019. Les rédacteurs et rédactrices du Pépère News ont fait marcher le peu de mémoire qu’il leur restait pour vous concocter leur Top 5 des films les plus marquants de 2019.

5. Parasite de Bong Joon-ho

Le dernier film du réalisateur Sud-Coréen Bong Joon-Ho est un chef d’œuvre méritant pleinement sa palme d’or à Cannes. Avec son écriture soignée qui se réinvente au fur et à mesure du récit, développant des personnages déjà cultes, et des métaphores d’enjeux bien plus grands. Parasite est un tour de force alliant à la perfection humour noir et événements dramatiques, réussissant là où presque tous les Marvel ont échoué. S’il faut bien passer par l’acceptation d’un propos marxiste très appuyé, son intelligence et sa perspicacité n’en sont pas moins indéniables. Mais avant d’être un auteur engagé, le cinéaste est un amoureux du cadre et du montage. D’une classe et d’une originalité folle, la réalisation s’adapte à tous les événements, passés et futurs, réinventant un genre qui en avait besoin : le drame social. Sa myriade de parti-pris, d’idées de mise en scène et de montage pourront laisser sur la touche les plus fermés à un cinéma provocateur. Éreintant, original, à la fois drôle et triste, Parasite est une œuvre importante pour le cinéma. Là où on pouvait désespérer de revoir quelque chose de nouveau, Parasite redonne de l’espoir. À chaque année son film parfait, on lui souhaite bonne chance pour les Oscars.

4. Avengers : Endgame de Anthony et Joe Russo

En fait, plus je regarde cette affiche, plus je me dis que juste pour celle-ci ce film se devait d’être dans ce Top. Sérieusement, regardez-moi cette lumière épique, ces regards déterminés, ces corps vibrants de tension, la musculature de Captain America… bon après ça c’est accessoire (quoique). Toujours est-il qu’on est tout de suite mis dans l’ambiance de la fin explosive de cette phase du MCU. Grâce à un budget considérable, les effets numériques nous subjuguent par leur qualité. Ce blockbuster est digne de tous les efforts qui y ont été investis (et pas seulement parce-qu’il a amassé un max de fric) et on y retrouve de tout, sans que ça fasse fouillis pour autant. Comment ce film réussit-il la prouesse d’inclure à la fois un gros plan sur le Cul de l’Amérique et une bataille finale aussi belle, épique et chargée en émotions ? Ce film parvient à combiner brillamment humour et suspense, rire et larmes, scènes ridicules et plans impressionnants. Certes, on n’a pas le temps de s’attarder en profondeur sur la psychologie de chaque personnage entraîné dans un tel bouleversement de l’univers. Mais on peut dire que les frères Russo s’en sortent à merveille avec une alternance de rythme parfaitement calibrée. Un des Marvel les plus marquants de la décennie.

3. Les Misérables de Ladj Ly

Avec ce titre si hugolien, Ladj Ly fait coup double : bienvenue au cœur de la France de Victor Hugo, la France si divisée où les affrontements sans fin entre les citoyens ne cessent de se répéter. C’est dans un tourbillon de violence entre flics et banlieusards que le réalisateur nous plonge. Haine, vengeance, injustice : tout les sentiments s’emmêlent dans ce film, aussi bien chez les protagonistes que les spectateurs. Ladj Ly réussit à toucher la sensibilité de tout son auditoire par une réalisation proche du documentaire tellement elle nous semble criante de réalité. Chaque situation dépeinte pourrait se retrouver lors d’une conversation sur les faits divers, si bien qu’on ne peut que ressortir bouleversé devant ce drame présenté sur grand écran. Et alors on retrouve encore Hugo en se heurtant au thème qui lui est si cher lorsqu’il s’agit de se pencher sur les malheurs de la société : la fatalité. Car là réside toute la force du film de Ladj Ly : tout le long de son récit, aucune solution ne semble pouvoir aboutir et chaque protagoniste s’enfonce encore plus dans sa situation où seule la violence règne. C’est l’impuissance qui l’emporte, devant cette société qui va mal, où victimes et agresseurs ne deviennent qu’un, où la joie ne semble qu’illusoire, où des extrémités peinent à coexister. Au Pépère on était déjà bouleversés par ce coup de poing de Ladj Ly, qui ne laisse pas une seule seconde de répit à son spectateur dans le tourbillon des Misérables. Salué par le public et récompensé, ce drame français mérite bien de se retrouver dans le Top 5 des films de 2019 en tous points de vue.

2. Sympathie pour le diable de Guillaume de Fontenay

Un petit bijou. Premier long-métrage du réalisateur franco-canadien Guillaume de Fontenay, Sympathie pour le diable nous plonge en 1992, au cœur du siège de Sarajevo, à travers le travail du reporter de guerre français Paul Marchand, interprété par le génialissime Niels Schneider. Ce film nous permet de visualiser ce conflit sanglant sous deux angles. Il met d’abord en avant l’aspect belliqueux, guerrier, sanglant du conflit, qui touche des citoyens, des familles innocentes et prises en otage par ce siège qui durera près de trois ans et demi. Mais Sympathie pour le diable met également en avant le travail de reporter de guerre et c’est surtout cela qui a touché la rédaction. L’impuissance de Paul Marchand, tant dans ses actes sur le terrain que dans son travail de journaliste, marque. Face aux casques bleus apathiques, face à des journalistes intéressés uniquement par les images sanguinaires, face à ses supérieurs qui veulent un peu de guerre, mais pas trop non plus, Marchand pète les plombs, et nous également. En tout point, Sympathie pour le diable est le film inattendu de 2019.

1. Joker de Todd Phillips

Je n’arrive pas à savoir si le rire à la fois pitoyable, dément et glaçant de Joaquin Phoenix est en première place de ce Top 5 parce-qu’il nous a traumatisés, ou parce-qu’il nous a bluffés. Traumatisés… peut-être. La vision du corps atrocement rachitique et torturé – à l’image de son propriétaire – qui se tord, se déforme, se déshumanise, dans une danse lente et silencieuse, est si crispante qu’on s’est tous retrouvés à agripper les accoudoirs de notre fauteuil. Bluffés… sûrement. La réalisation premièrement, avec ses jeux de lumière et de musique, ses plans calculés au millimètre, ses dialogues angoissants, nous enferme dans une tension latente et omniprésente. Mais évidemment, ce qui marque le plus, c’est la performance confondante de l’acteur. En plus d’être parfaitement dirigé, Joaquin Phoenix se laisse entraîner, sans pour autant se perdre, dans l’inévitable glissade vers la folie contre laquelle tout effort est vain. On se décrispe difficilement après les deux heures de tension continuelle de ce film.

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