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Stéphane Baly dévoile l’intégralité du programme de sa liste, “Lille Verte 2020”

Stéphane Baly dévoile l’intégralité du programme de sa liste, “Lille Verte 2020”

Ce mardi 28 janvier, à un mois et demi du premier tour des élections municipales, la liste Lille Verte 2020 a présenté l’intégralité de son programme pour conquérir le beffroi de Lille. Stéphane Baly, tête de la liste écologiste, articule ses propositions autour de 5 grands axes : “prendre soin, renaturer, apaiser, accueillir et vivifier“. C’est à la Lasécu, une galerie d’art contemporain à Fives, que le candidat et ses colistiers ont détaillé leurs mesures phares et leurs objectifs pour la ville de Lille. 

Une pléthore de mesures écologiques et environnementales

Sur ce point central du programme des Verts, la tête de liste est formelle : “il n’y a plus de société viable sans écologie”. Face au “scandale sanitaire” des particules fines qui, selon lui, sont la cause de l’augmentation en flèche des cas d’enfants asthmatiques à Lille Sud, “l’inévitable métamorphose” de la ville doit être écologique.

Cela passe d’abord par la piétonisation de la ville. Ce qui est prévu ? Disparition totale de la voiture dans un rayon de 50 hectares autour de la Grand’Place et mise en place d’une zone piétonne par quartier.

Ensuite, la pérennisation d’une nouvelle ville plus saine se fera pas la “renaturisation” : une dizaine de parcs seront agrandis ou créés (notamment sur la friche de Saint-Sauveur). Objectif affiché par les écologistes : que chaque habitant puisse avoir accès à un espace vert à moins de trois minutes à pied de chez lui.

© Célia Consolini

Développer l’offre de transports plutôt que la voiture

Lille Verte 2020 veut mettre des bâtons dans les roues de la voiture en ville. Cependant Stéphane Baly se défend de paralyser les Lillois pour autant. Le réseau de transports en commun déjà existant sera développé et élargi s’il est élu. La MEL a déjà accordé à la mairie en place un budget de 2 milliards d’euros pour la réalisation de certains projets. Parmi ceux-ci, on compte la construction d’une gare TER à Porte des Postes ainsi que la création d’une ligne de tram. Celle-ci aura pour but de relier la périphérie au centre-ville, en passant notamment par les gares, la place de la République, le parc Jean-Baptiste Lebas ou encore le secteur de Porte des Postes.

Moins de voiture, cela signifie aussi la démocratisation des moyens de transport doux. Les Verts souhaitent développer un ambitieux projet de “réseau express vélo” en investissant beaucoup de moyens dans le renforcement des voies cyclables urbaines : pistes bidirectionnelles, signalisation, peintures au sol, rues cyclables, parking à vélos de plus de 5 000 places, etc.

Et au niveau de l’accessibilité de l’offre ? La gratuité serait un objectif pour 2025 et les modalités de sa mise en place : “à discuter avec les Lillois”.

© Célia Consolini

Le revenu universel d’existence : la petite touche “Génération.s”

“Il n’y aura pas de justice sociale sans justice climatique”. Pour la liste de Stéphane Baly, écologie et solidarité sont indissociables. Leur action sociale se basera essentiellement sur deux points : les logements d’abord, expérimentation du revenu universel ensuite. Concernant les logements, les écolos privilégient la rénovation à la construction. Comme le propose par exemple la liste des Insoumis, il s’agit en premier lieu d’investir les milliers de logements vacants. Différence notable (ou guerre de chiffres), Stéphane Baly dénombre 3 000 logements vacants actuellement, tandis que Julien Poix, tête de liste LFI, avance lui le chiffre de 8 000. Concernant le logement toujours, les Verts ont aussi pour projet de développer l’offre de résidences étudiantes.

Quant au revenu universel, les modalités sont encore à définir dans une “concertation citoyenne” à venir, explique Laurent Perin, militant Génération.s qui a réussi à faire entrer dans le programme de Lille Verte 2020 cette mesure phare en contrepartie du soutien et de l’investissement de son comité local. Il s’agirait d’une expérimentation, adressée entre autres aux jeunes précaires, aux chômeurs, aux actifs modestes et qui serait de 1 000€ nets par mois. Cependant, les colistiers disent ne pas pouvoir répondre aux questions sur le financement ainsi que le nombre de personnes bénéficiaires du revenu pour le moment, préférant mettre en avant les expérimentations ayant déjà eu lieu dans différentes villes de l’Hexagone.

Côté économie, la liste met l’accent sur les commerces et artisans du coin. Elle prévoit une monnaie locale en soutien aux échanges de proximité. Aussi, le candidat s’engage à refuser “tout projet commercial de plus de 1.000 m²”. Mais il semble manquer de projets concrets pour accompagner les populations les plus fragiles dans cette transition, car une démarche écologique représente un coût dans la vie quotidienne des habitants. Les pistes telles que le revenu universel ou le Territoire Zéro Chômeurs sont encore à préciser.

La culture valorisée, la sécurité snobée

La culture constitue un réel enjeu pour les écologistes selon les dires de Stéphane Baly. Il souhaite pour cela faire de Saint-Sauveur un “espace coopératif et artistique permanent”. Il envisage également de supprimer tout panneau publicitaire de l’espace public en ne renouvelant pas le prochain contrat municipal. Il explique ce choix à travers un slogan : “moins de pub, plus d’art”. La liste compte également soutenir le cinéma indépendant et le développement de l’art dans la ville.

Non abordée pendant la conférence, la question de la sécurité a tout de même été posée au candidat. Stéphane Baly est formel : pas question d’instaurer la vidéosurveillance, contrairement au candidat Marc-Philippe Daubresse (LR) qui en fait un axe central de son programme. De même, il ne souhaite pas d’une police municipale armée. Il préfère augmenter les effectifs de police. Mais il ajoute : “c’est à l’État d’assurer la sécurité”. Ce point semble donc ne pas être au cœur du programme des Verts, pour qui les enjeux concernant la sécurité ne devraient pas reposer entre les mains du maire.

Propos collectés par Solène Guili, Célia Consolini, Léo Maillard et Hugo Palacin.

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