La rentrée politique de Lille Verte, pour la première fois groupe d’opposition à Lille
Trois mois après le second tour des municipales, le groupe Lille Verte faisait sa rentrée politique, mardi 29 septembre. Co-présidé par Stéphane Baly (EELV) et Faustine Balmelle (Génération.s), le principal groupe d’opposition à la mairie se fait force de propositions, en face d’une Martine Aubry qui n’a « pas changé ».
Le mot d’ordre de cette rentrée, pour les conseillers municipaux de Lille Verte : « anticipation ». Le groupe se veut porte-parole des Lillois, et pour une « transition écologique et solidaire ». Au cours des deux conseils municipaux organisés depuis la réélection de Martine Aubry, Stéphane Baly et son groupe ont déjà déposé « plusieurs amendements », par exemple dans le domaine de la finance pour encourager la ville à emprunter son argent auprès de banques plus respectueuses de l’environnement.
Les sujets forts de la rentrée
Pour commencer cette conférence de presse, Stéphane Baly a choisi de parler sécurité, comme Violette Spillebout au début du mois. Mais pour l’élu, « l’insécurité dans les quartiers » ne sera pas réglée par l’installation de caméras de vidéosurveillance, qui servent simplement à « contenter les électeurs de droite » de Martine Aubry. Stéphane Baly demande des « moyens humains » sur le terrain.
Le groupe s’est ensuite attardé longuement sur la question des exilés et des sans-abri. Faustine Balmelle réclame un « accueil digne pour toutes et tous » et précise avoir envoyé un courrier à la mairie le 18 septembre, pour alerter sur la situation dans les camps roms privés d’eau potable. « C’était ce qu’on portait aux municipales », rappelle l’élue, qui déplore le manque « d’humanité » de la ville et de la MEL.
Côté aménagement de la ville, Stéphane Baly souhaite une pérennisation de la piétonnisation dans le centre ville et des pistes cyclables aménagées après le confinement. Il regrette une équipe municipale qui n’est « pas mûre pour la transition écologique ». La mairie a pourtant récemment annoncé un plan de développement des mobilités douces, qui ne va apparemment pas assez loin pour Lille Verte.
Lille Verte très critique de Martine Aubry
Ils étaient conseillers municipaux de la majorité au sein du même groupe que Martine Aubry lors de ses précédents mandats, mais les conseillers de Lille Verte sont désormais du côté de l’opposition. Et on le ressent : Stéphane Baly est très critique de l’occupante du beffroi. La maire sortante applique, selon lui, une « politique des petits pas » et de « l’écologie facile ». L’élu reste d’ailleurs serein au sujet de la protestation électorale déposée en juillet, procédure toujours en cours et qui pourrait aboutir selon lui à une annulation des élections.
Les conseillers de Lille Verte se disent cependant prêts à voter pour « ce qui va dans le bon sens ». Sur la question de la 5G par exemple, Martine Aubry a récemment exprimé le voeu d’un moratoire sur le sujet, « ce qu’on allait faire », précise Stéphane Baly. Le conseiller écologiste n’exclut pas la possibilité de « soutenir » la maire sur la question.
« Martine Aubry était la dernière figure tutélaire de la gauche, mais a effectué une sortie de route purement électoraliste. » – Stéphane Baly, conseiller municipal du groupe Lille Verte.
Et la Covid, on en parle ?
Anticipation. C’est le mot-clé de cette conférence de presse, qui s’est inévitablement clôturée sur le thème de la Covid-19. « Il faut de la préparation et de l’anticipation au niveau national et local » pour Stéphane Baly. Il déplore le manque de concertation entre le préfet et la ville, Martine Aubry et les élus du conseil municipal. Un second confinement n’est « pas souhaitable » mais pourrait être appliqué si besoin, et représenterait « un réel coup de massue au virus » selon l’élu. La proposition d’un confinement avant Noël d’Esther Duflo n’est pas une si mauvaise idée pour Stéphane Baly qui est « pour entendre la logique d’Esther Duflo : s’organiser à l’avance ».
Enfin, alors que Martine Aubry défend les gérants de bars face à la décision du préfet de fermer les établissements à 22 heures, Faustine Balmelle demande de ne pas oublier le secteur de la culture qu’il faut « aussi écouter ».